mardi 1 juin 2010

NOUVELLE ADRESSE BLOG

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lundi 3 mai 2010

LU SUR LAURE DU VIN ET VSB



LAURE DU VIN : LAVINIA ANEANTIT VINS DU MONDE

Encore une société qui se fait avoir par celle qui l'a faite vivre! Lavinia vient d'anéantir la société Vins du Monde, spécialisée dans l'import et la distribution des grands vins (fournisseur de plus de 175 étoilés Michelin dont 19 trois étoiles), dont elle détenait 51% des parts. En d'autres termes, Vins du Monde n'est plus depuis la semaine passée. Les tensions entre les deux structures existaient depuis de nombreuses années, avec avocats, procès, animosités. Claude Gilois (ici, en Afrique du sud, lors de la dégustation du Classic Wine Trophy), créateur de Vins du Monde en 1996, a été anéanti une demi-seconde, car c'est sans compter son énergie féroce à se battre contre cette injustice. Il vrai que comme Lavinia allait faire 80% du chiffre d'affaires de Vins du Monde, Claude Gilois lui avait concédé la majorité. Le mariage s'est vite basé sur un rapport de force continu. Le divorce aujourd'hui est cruel et Claude Gilois perd beaucoup de billes dans cette histoire. Mais reviendra à César-Claude ce qui lui appartient : on va suivre cette histoire de très près. L'ex-PDG de Vins du Monde revient d'Italie, est déjà en Espagne. Il est sur tous les fronts car personne n'a un don d'ubiquité tel que lui. Il part, certes en laissant son bébé, mais avec son réseau d'amis vignerons...

>>Accéder à l'article Laure du Vin

>>Article VSB :

ACTUALITE DU LIVRE

Lu sur toutpourlesfemmes.com

Pourquoi le vin rosé est-il rosé ? Pourquoi fait-on vieillir le vin ? Pourquoi le vin blanc se boit il plus frais que le rouge ? Pourquoi doit-on préférer la flûte à la coupe pour boire du champagne ? Pourquoi ajoute-on du soufre au vin ? Pourquoi le mildiou peut il être fatal à la bonne santé de la vigne ? Ce livre pourrait s'appeler « le livre des pourquoi du vin » ; en fait l'ouvrage est un quizz qui pose les questions que tout un chacun se pose sur le vin et la vigne. Le choix, la couleur, le service, l'odeur du vin, la vinification, le vin en cave : voici quelques uns des chapitres abordés sous formes de questions-réponses. Edité par L'Atelier du Vin, l'ouvrage « Pourquoi le vin est il rouge ? » est une mini encyclopédie pour enrichir sa connaissance du vin.


Autre livre, autre manière d'aborder le vin avec « Tour du monde épicurien des vins insolites » aux éditions Arthaud. Un journaliste et un importateur de vins partent bras dessus bras dessous à la découverte des vins moins connus de la planète et nous livrent un roman loufoque où on peut néanmoins apprendre beaucoup sur le vin. Les deux compères partent en Crimée, au Japon, en Thaïlande, en Amérique du Sud, à Cuba et nous dévoilent leurs découvertes épicuriennes avec humour. Aux antipodes d'un discours professoral sur les vins, vous en apprendrez beaucoup sur le raisin. Comme le disent les auteurs dans leur prologue, leur livre est « déconseillé aux ronchons, aux acariâtres et sa lecture conseillée aux gastronomes, aux buveurs et aux femmes afin qu'elles comprennent mieux la psychologie masculine ».


>>Accéder à l'article

LE JUGEMENT DE PARIS - PREMIERE PARTIE

Les deux Singes en hiver brisent une conspiration du silence : le bordeaux n’est plus le meilleur vin du monde

Le jour où la France perdit sa suprématie

Mais que s'est-il donc passé en cette belle journée du 24 mai 1976 à Paris pour qu'on s'en souvienne encore dans le petit monde hexagonal du vin comme s'il y avait eu un tremblement de terre pareil à celui qui vient de ravager tout le centre du Chili, un séisme de magnitude de près de 9 degrés sur l'échelle de Richter, le second le plus fort de l'histoire depuis, évidemment, que ceux-ci sont mesurés ? Oui, que s'est-il donc passé en ce joli mois de mai il y a maintenant 34 ans pour qu'on s'y remémore encore cette date comme un jour funeste, pour qu'on la ressente comme une humiliation encore plus cuisante que la défaite combinée de Waterloo et de Trafalgar ?

A l'occasion de la sortie de leur livre, Tour du monde épicurien des vins insolites (Arthaud - 18 euros ; en librairie depuis le 24 mars), les deux Singes en hiver ont pris la résolution de briser la conspiration du silence qui entoure cet événement historique. Dans leur livre, ils ne font que l'évoquer succinctement. En voici donc l'histoire complète... Une histoire édifiante qui mérite d'être révélée...

Ce jour- là, la France a perdu sa suprématie mondiale et incontestée sur les grands vins !

Pas de quoi secouer la planète, diront certains. Certes, pas de quoi bousculer la planète terre mais, par contre, la planète vin, elle, ne s'en est pas encore remise aujourd'hui de cette onde de choc.

Comment un événement dont, en fin de compte, on n'aurait jamais dû entendre parler s'est mué en un coup médiatique génial pour les producteurs californiens et en Berezina pour leurs homologues français ? That's the way the story goes :

A cette époque, un jeune dandy (il l'est toujours, plus très jeune mais toujours dandy) anglais, Steven Spurrier, probablement un peu fortuné, se prend de passion pour le vin, et, en particulier, pour les grands crus français. Il rachète la Cave de la Madeleine, baptisée du nom éponyme où elle était située à Paris. L'endroit devint rapidement le lieu de rendez-vous incontournable de tous les anglophones de la capitale amateurs de bordeaux, bourgogne, etc... attirés par les encarts publicitaires que publie régulièrement The Herald Tribune, le quotidien de langue anglaise de Paris (2). En même temps, les Anglais ne faisant jamais vraiment les choses à moitié, il crée aussi, avec Patricia Gallagher, l'Académie du Vin, une école de dégustation qui lui vaut d'acquérir une notoriété certaine qui lui ouvre les portes du gotha de ce milieu un peu fermé qu'est celui des dégustateurs, des producteurs, du négoce et des acheteurs-collectionneurs.

Quatre fois par an, il organise des dégustations avec les plus grands producteurs français, principalement bordelais. C'est dans ce contexte que nait l'idée d'organiser une dégustation comparative de vins californiens et français. A cette époque, ni lui ni Patricia ont une grande connaissance de ces vins lointains, aussi exotiques que méconnus. Ils se mettent en quête d'information et effectuent chacun un voyage en Californie où ils sélectionnent un échantillonnage très représentatif de ce qui se fait le mieux.

A son retour, Stephen Spurrier puise dans ses relations pour constituer un jury à qui reviendra la tâche de partager les crus sélectionnés. Il faut citer les noms de ses membres pour se rendre compte à quel point celui-ci était un concentré de compétences et d'autorité. D'abord, il y avait des viticulteurs, Aubert de Vilaine cogérant du domaine de la Romanée Conti et Pierre Tari, propriétaire du Château Giscourt, un troisième cru classé ; ensuite des restaurateurs, feu Jean Claude Vrinat, propriétaire caves Taillevent et du restaurant Taillevent, un trois étoilés Michelin à l'époque, et feu Raymond Oliver, propriétaire et Chef charismatique du Grand Vefour (aussi un trois étoilés Michelin) ainsi que présentateur d'une émission culinaire très populaire à la télévision ; enfin une journaliste et quelques écrivains spécialisés figuraient, bien sûr, dans ce jury. La journaliste était Odette Kahn, rédactrice en chef de la Revue du Vin de France et de Cuisine et Vins de France, les écrivains, Pierre Bréjoux aussi directeur des Appellations d'Origine Contrôlées, Michel Dovaz affublé de titres ronflants comme professeurs de l'Académie des Vins et Président de l'Institut Œnologique de France (qui n'a jamais existé) ; et bien entendu, il y avait aussi des sommeliers et non des moindres , Christian Vanequé, qui officiait à la Tour d'Argent, le restaurant qui à l'époque (et encore aujourd'hui) possède une des plus belles caves du monde . Christian Vanequé était le seul, avec Steven Spurrier et Patricia Gallagher, à connaitre les vins californiens.

Il convient de souligner que, hormis Odette Khan, aucun autre représentant de la presse française, n'avait daigné répondre à l'invitation. Pour eux, cette celle-ci n'intéresserait personne et ne pouvait donner en aucun cas matière un papier. Ce n'était qu'une affaire farfelue : imaginez un instant, comparer des californiens à des bordeaux, cela n'avait aucun sens. Seul, Gault et Millau, le magazine en vogue de l'époque, avait eu la condescendance d'envoyer le frère de Christian Millau qui assistait là à sa première dégustation.

En revanche, John Traber, du bureau du Times à Paris, accepta l'invitation mais sans grande conviction. Bien lui en pris, car il écrira sur ce sujet qui s'est révélé explosif un livre... plus de trente ans plus tard [i].

Côté vins, pour défendre les couleurs françaises, avaient été retenus en rouges, Mouton Rothschild, Haut Brion, Montrose 1970 (le meilleur de la décennie 70) et Leoville Las Cases 1971. Sous la bannière californienne, il n'y avait que des poids lourds mais personne n'en n'avait à cette époque : Stags Leap's wines Cellar 1973 , Ridge Monte Bello 1971, Heitz Martha Vineyard 1970 , Clos du Val 1972, Feemark Abbey 1969, Mayacamas 1971 et quelques autres un peu moins connus.

Pour les blancs idem, avec entres autres, trois premier crus, un Beaune Clos des Mouches 1973, un Meursault Charmes 1973 de chez Roulot et un Puligny Montrachet les Pucelles 1972 du Domaine Leflaive et un Batard-montrachet de domaine Ramonet-Prudhon 1973. Du coté californien, Chalone 1974, David Bruce 1973, Feemark Abbey 1972 , Spring Mountain vineyards 1973 , Veedercest Vineyards 1972. La sélection est bonne mais aucun des vins sélectionnés n'atteindra dans les années qui suivirent une notoriété internationale incontestée.

La dégustation se fait à l'aveugle sans ordre particulier, les blancs d'abord, comme il se doit, et ensuite les rouges. Chacun des membres du jury donne une note aux vins. Les notes sont transmises à Steven Spurrier qui en calcule la moyenne arithmétique. Un classement est établi sur la base de cette moyenne. Quand le résultat est annoncé, une réaction de surprise parcourt la salle : Château Montelena arrive en tète devant le Meursault Charmes 1973 de Roulot. Aux cinq premières places, trois californiens et deux français.

Voici le classement complet :

  1. Château Montelena 1973
  2. Meursault Charmes 1973
  3. Chalone 1974
  4. Spring Mountain 1973
  5. Beaune Clos des Mouches 1973
  6. Feemark Abbey 1972
  7. Batard Montrachet 1973
  8. Puligny Montrachet 1972
  9. Veedercrest 1972
  10. David Bruce 1973

A l'annonce des rouges, c'est la stupeur. C'est un autre californien qui arrive en tête, l e Stags Leap Wine Cellar 1973. Le classement est quand même plus serré que pour les blancs car seulement 1.5 points sépare le premier du deuxième (Mouton Rothschild 1970.) La France classe cependant trois vins dans les cinq premiers.

Voici le classement complet

  1. Stag's Leap Wine Cellars 1973
  2. Château Mouton Rothschild 1970
  3. Château Montrose 1970
  4. Château Haut Brion 1970
  5. Ridge Monte Bello 1971
  6. Château Léoville Las Cases 1971
  7. Heitz Martha's Vineyard 1970
  8. Clos du Val 1972
  9. Mayacamas 1971
  10. Feemark Abbey 1969

Odette Kahn avait essayé d'identifier les californiens pour les noter particulièrement mal (entre 2 et 7 sur 20) sauf que, voilà, avec le Stags Leap Wine Cellar, (qu'elle classa premier) elle était tombée sur un os car le style de Stags Leap's Wine Cellar est beaucoup plus proche du style français que du style californien ; de même pour le Mayacamas en blanc. Ce qui prouve encore une fois que la Californie à la capacité de produire des vins d'une grande finesse et que, si dans l'ensemble elle ne le fait pas, c'est que le consommateur (américain en particulier) actuel demande des vins plus gorgés de soleil. Les critiques américains (Wine Advocate et Wine Spectator) abondent largement dans ce sens en notant particulièrement sévèrement les vins élégants en particulier ceux de Stags Leap's Wine Cellars et en notant avantageusement les vins denses et boisés au degré élevé d'alcool.

Odette Kahn, plus consciente que le reste du jury de la portée d'un tel événement, tentera de récupérer ses notes auprès de Steven Spurrier mais devant la fermeté de celui-ci, elle y renoncera. Elle l'accusera cependant, par la suite, de les avoir falsifiées.

John Traber rapporte dans son livre « le jugement de Paris » quelques anecdotes savoureuses sur les réactions qui suivirent cette dégustation.

Le baron Philippe de Rothschild téléphona à un jury pour lui dire d'un ton hautain : « Qu'est que vous voulez, à mes vins, il a fallu quarante ans pour être classé premier cru ». Sous-entendu, alors les californiens, ces jeunôts sans pedigree...

Le jeune sommelier de la Tour d'Argent recevra une volée de bois vert de la part de son patron, Claude Terrail, qui lui fit comprendre, sans ambigüité, que tout cela n'était pas bon pour le marché français du vin.

Selon Steven Spurrier, Lalou-Bize Leroy, cogérante de domaine de Romanée Conti a dit à son associé Aubert de Vilaine qu'il avait personnellement fait reculer de cent ans les progrès de leur superbe vignoble.

Quant au directeur des Appellations d'Origine Contrôlée, Pierre Bréjoux, on lui demanda tout simplement de démissionner.

Si John Traber n'en avait pas parlé dans un article paru dans le Times le 7 juin 1976 (article qui fut largement repris dans la presse américaine), cette dégustation serait restée anecdotique.

La dégustation de 1976 a été très intéressante car elle a pris par surprise tout le monde même les Californiens. Personne ne s'attendait à de tels résultats. La Californie n'en était qu'au balbutiement de son renouveau viticole après l'interruption due à prohibition. Avant cette sombre page de l'histoire américaine, déjà des experts français avaient jugé les vins californiens aussi bons voire meilleurs que les grands crus français.

La Californie a récupéré ce 24 mais 1976 la place qu'il lui revient sur la carte viticole du monde. A ce propos, Robert Mondavi écrira dans son autobiographie : « La dégustation de Paris fut, pour l'histoire du vin en Californie, un événement crucial, qui nous inscrivit de façon nette sur la carte des grandes régions productrices de vin dans le monde »

Vins du Monde a connu une mésaventure un peu analogue lors d'une grande dégustation comparative des grands Chardonnay du monde organisée pars ses soins.

« Je me souviens d'avoir organisé une grande dégustation comparative de Chardonnay au Georges V, raconte Claude Gilois en souriant. Le seul moyen de faire ce genre de dégustation, c'est à l'aveugle totale car même si les dégustateurs sont rarement malhonnêtes ils sont souvent un peu roublards. La forme des bouteilles est un indicateur de la provenance ainsi que la collerette sur le goulot qui donne souvent assez d'information pour aiguiller le dégustateur dans la bonne direction, et les dégustateurs français ont tendance à sous noter les vins étrangers quand ils connaissent la provenance.

« J'avais invité le gotha des dégustateurs aussi bien sommeliers que journalistes. Trois producteurs de Montrachet étaient présents (Marc Colin, Guy Amiot et un autre dont je ne me souviens plus du nom). Leurs vins étaient bien sur en dégustation. J'avais réussi à trouver tous les plus grands vins étrangers, californiens en majorité. Même le Chardonnay californien Marcassin d' Hélène Turley difficilement trouvable était en dégustation. On avait en tout sept bouteilles de Montrachet de différents producteurs.

« J'avais demandé à Jean Claude Ribaud du Monde de faire la couverture presse et il avait accepté.

« Tout avait été organisé superbement par Eric Beaumard, de directeur de la restauration au Georges V dans un Salon privé. Les dégustateurs n'avaient pu entrer dans la salle qu'après que les neuf premiers verres aient été servis pour qu'on ne puisse pas regarder la forme des bouteilles. Eric avait mais même pousser la perfection au point de faire faire sortir de la salle tous les dégustateurs à la « mi-temps» pour verser les neuf vins suivants.

« Il y avait une personne par table donc aucun moyen de communication. Un silence de mort et une ambiance studieuse régnaient dans la salle. Tous les dégustateurs jouaient le jeu. Lors de la pause, en parlant avec les dégustateurs et en commentant les vins déjà dégustés, je sentais que la dégustation évoluait plutôt bien pour les vins de Vins du Monde. J'étais loin de me douter quand même du résultat final.

« Nous dégustâmes les autres vins et remîmes les notes à Jean Claude Ribaud. Il devint vite apparent que les Chardonnay étrangers avaient raflé la mise. Plus embarrassant encore, les producteurs français avaient mis les Chardonnay étrangers en tète pensant sans doute que c'était les leurs.

« Alors que nous devisions en la fin dégustation, Jean Claude Ribaud s'approcha de moi et me dit : « Je ne peux pas publier ces résultats dans le Monde ». Comme pour les dégustateurs du Jugement de Paris, il avait sans doute pensé que le résultat ne ferait aucun doute. Il m'expliqua que publier ce genre de résultats en France le mettrait dans des situations délicates vis-à-vis de beaucoup de gens. Au moins il eut le courage et l'honnêteté de le dire tout de suite plutôt que d'argumenter d'un quelconque blocage au niveau de sa hiérarchie.

« Il revint donc à Eric Verdier, le coorganisateur de cette dégustation, de publier les résultats ce qu'il fit, mais, bien sûr les Editions Eric Verdier n'ont pas la même portée qu'une diffusion dans du Monde.



[i] Taber M G. . Le jugement de Paris.2008. Edition Guttenbeg. ISBN : 979-2-35236-027-8


(2) The Herald Tribune a été rendu célèbre auprès des Français grâce au films de Jean-Luc Godard « A bout de souffle » dans le lequel l'actrice Jean Seberg le vend à la sauvette..

lundi 15 mars 2010

NEWS: AFRIQUE DU SUD: LE DOMAINE DE WARWICK SACRE MEILLEUR DOMAINE DE L’ANNEE AU « SANTAM CLASSIC WINE TROPHY » AU CAP

Le « Santam Classic Wine Trophy » est un concours qui se déroule tous les ans en Afrique du Sud au Cap. Il consiste à soumettre à un jury de dégustateurs français (dont je fais partie) les meilleurs vins sud africains. Ce concours existe maintenant depuis une dizaine d’années et est organisé par Christophe Durand, viticulteur français en Afrique du Sud. Environ 500 vins sont goûtés à l’aveugle sur une période d’une semaine. Cinq prix sont remis pour les vins blancs et 10 prix pour les vins rouges sur la base des meilleures notes obtenues en calculant la moyenne arithmétique des notes de tous les dégustateurs après élimination des notes qui se situent en dehors de 2 écarts types de la moyenne.

Cette année les membres du jury étaient :

Marc Friederich
Sommelier et propriétaire du restaurant Chez Marc à Paarl.

Patrick Landanger
Propriétaire du domaine de la Pousse d’Or à Volnay.
http://www.lapoussedor.fr/



Laure Gasparotto
Journaliste pour le Point et le Figaro et écrivain.
http://www.laure-du-vin.com/



Claude Gilois
PDG de Vins Du Monde.
http://www.vinsdumonde.com/



Germain Lehodey.
Manager Général de l’ Aquila Game Reserve. Ancien sommelier de la Tour d’Argent.


Jean Yves Muller
Copropriétaire du fameux restaurant français le Caveau au Cape.
http://www.caveau.co.za/


Olivier Poels
Editeur/Journaliste La Revue du Vins de France.
http://www.rvf.fr/


Miguel Chan
Sommelier pour Southern Sun Hotels.
http://www.southernsun.com/



Pieter de Villiers
Copropriétaire du domaine de Mas Angel à Faugère.
http://www.masangel.fr/



Pieter de Villiers, né le 3 juillet 1972 à Malmesbury (Afrique du Sud), est un ancien joueur de Rugby à XV. Né sud-africain aux origines huguenotes et naturalisé français fin 2002. Il a joué en équipe de France et a évolué au poste de pilier droit au sein de l'effectif du Stade français Paris(1,84 m pour 111 kg). Il met un terme à sa carrière en avril 2008, en raison d'une blessure aux cervicales survenue en 2007, qui le handicapait trop. Il a honoré sa première cape internationale en équipe de France le 28 août 1999 contre l'équipe du Pays de Galles. Il participe à la coupe du monde en 1999 et notamment à la demi finale légendaire contre les All Blacks (43-31). En 2003 une blessure à l'épaule pendant la préparation le prive de la coupe du monde en Australie. Mais pour la coupe du monde 2007 en France, il est de nouveau titulaire au poste de pilier droit et participe à la victoire historique contre les All Blacks à Cardiff en 1/4 de finale (20/18).

Palmarès

En club

  • Champion de France: 1998, 2000, 2003, 2004, 2007
  • Finaliste : 2005
  • Vainqueur de la coupe de France: 1999
  • Finaliste : 1998
En équipe nationale
  • 69 sélections en équipe de France (1999-2007)
  • 2 essais (10 points)
  • Sélections par année : 4 en 1999, 7 en 2000, 11 en 2001, 7 en 2002, 3 en 2003, 8 en 2004, 10 en 2005, 9 en 2006, 10 en 2007
  • 27 matchs du tournoi des six nations
  • Grand chelem : 2002,2004
  • Vainqueur du tournoi des six nations: 2006, 2007
En coupe du monde
  • 2007: 5 sélections (Argentine, Namibie, Irlande, Nouvelle-Zélande, Angleterre)
  • 2003: forfait sur blessure
  • 1999: 3 sélections ( Argentine, Nouvelle-Zélande, Australie)

Philippe Dietrich
Winemaker, Directeur de Michael Partzold Wine Services.


Denis Garret
Chef sommelier export à Gefimag Château Peyrat Fourthon.
http://www.clubproduvin.com/



RESULTATS

Vainqueur toutes catégories : Warwick Wine Estate (importateur Vins du Monde)

Tous les ans, ce domaine dirigé par une femme de caractère, Norma Radcliffe, se retrouve en finale avec plusieurs vins et quasiment tous les ans elle gagne une médaille d’or avec son fameux Trilogy, un assemblage bordelais classique.

Vainqueur Catégorie Vin Blanc : Hoopenberg 'Integer' Chardonnay 2006
Vainqueur Catégorie Vin Rouge : Vriesenhof Pinot Noir 2007
Vainqueur Catégorie Liquoreux : Klein Constantia 'Vin de Constance' 2005


Médiales d’Or (Blanc)
Hamilton Russel Chardonnay 2009
Rudera Chenin Blanc 2008
Villiera Barrel Fermented Chenin 2009
Vriesenhof Chardonnay 2009


Médailles d’Or (Rouge)
Cederberg Shiraz 2008
Chamonix 'Greywacke' Pinotage 2007
La Motte Shiraz 2008
Oak Valley Pinot Noir 2008
Reyneke Reserve Red 2007
Rietvallei 'Esteana' 2007
Sumaridge Pinot Noir 2008
Veenwouden Classic 2006
Warwick Trilogy' 2006


CONCLUSION : MES IMPRESSIONS

Dans l’ensemble, l’Afrique du Sud progresse même si les progrès sont plus notables avec certains cépages qu’avec d’autres. Ce sont les Pinot Noir qui ont le plus progressé avec des clones mieux adaptés, des vinifications plus courtes et moins d’extractions. Il y a quelques années encore, deux domaines avaient le monopole du Pinot Noir, Hamilton Russel et Bouchard Finlayson, deux domaines adjacents dans la région de Hermanus au bord de la mer. Aujourd’hui une bonne douzaine de Pinot Noir de très bonne facture sont produit en Afrique du Sud et il n’est pas surprenant que le vainqueur de la catégorie de rouge soit un Pinot Noir. Le Pinotage, ce croisement de Cinsault et de Pinot Noir qui est un cépage particulièrement difficile à vinifier était resté jusqu’à ce jour une curiosité à part chez Warwick et Kanonkop. La qualité des vins produits à partir de ce cépage a aussi énormément progressé ces trois dernières années, en particulier chez Groot Constantia et Chamonix. C’est la deuxième année consécutive qu’un Pinotage remporte une médaille d’or. Deux Chenin blanc médaillés d’or confirment que ce cépage, largement planté dans ce pays a trouvé un terroir de prédilection. Le Cabernet Sauvignon restent encore aujourd’hui le plus grand cépage de l’Afrique du Sud même si on ne sait plus faire, comme dans beaucoup de pays, des vins aux degrés d’alcool maîtrisé. Où sont passé les Meerlust Rubicon magnifique expression du terroir sud africain pour le Cabernet à 13 0 d’alcool ? La Syrah progresse aussi, même si on ne retrouve que rarement l’expression de violette qui la caractérise si bien dans la vallée du Rhône sauf à Constancia, région plus fraîche au bord de la mer. Les merlots sont lourds en général sauf chez Morgenhof et Weenwouden qui en dépit d’un degré d’ alcool élevé restent élégants.

La grande déception de l’Afrique du Sud, c’est le Sauvignon Blanc même dans sa région de prédilection, Constancia. Il est vrai que le Sauvignon Blanc il y a quelques années s’apparentait plus à un produit chimique qu’à du vin avec des ajouts de toutes sortes d’édulcorants avant que les autorités n’interviennent pour mettre fin à ce scandale. Le réapprentissage s’avère difficile. Trop de sauvignon blanc sont récoltés en sous maturité ou en surmaturité, la sous- maturité étant particulièrement à la mode en ce moment.

L’Afrique du Sud semble, comme beaucoup de pays viticole, souffrir de la désaffection des consommateurs pour les liquoreux. Seul le mythique Vins de Constance semble tirer son épingle du jeu mais on est loin en qualité des grands liquoreux du Monde voire même de certains liquoreux de domaine sud africains qui malheureusement n’entre pas leurs vins dans les concours souvent par désintérêt pour cette catégorie.

Reste le problème majeur de l’Afrique du Sud : les maladies virales et en particulier l’enroulement de la vigne [1] car cette maladie atteint en Afrique du Sud des proportions inquiétantes. Il faut arracher et replanter les vignes tous les quinze vingt ans. Economiquement c’est très lourd car la rentabilité des domaines s’en trouve affectée et les prix doivent être majorés pour compenser les opérations de replantation particulièrement coûteuses. De plus sans vieilles vignes difficile de faire des grands vins et c’est bien ce qui manque à l’Afrique du Sud, une ou deux locomotives pour une reconnaissance qui mettrait l’Afrique du Sud sur la carte des grands pays viticoles car la qualité des terroirs est exceptionnelle.



[1] L'enroulement viral de la vigne est une maladie présente dans tous les pays viticoles du monde. Les virus responsables de cette maladie, nommés GLRaV (grapevine leafroll-associated virus), appartiennent au genre Closterovirus.